Depuis des lustres, les moulins à vent sont des appareils employés pour moudre des produits vivriers en France. Toutefois, ce dispositif a subi pour des raisons ou une autre des modifications afin de s’adapter aux contraintes sociales. Découvrez dans cet article les trois grandes formes de moulin à vent qui existent dans les grandes régions françaises.
Le chandelier ou moulin à pivot
C’est le type de moulins le plus ancien qu’ait connu la France depuis l’avènement des années 1200. Le chandelier ou moulin à pivot doit son nom à son pivot vertical central taillé avec du tronc de chêne. Il est doté d’une cage en bois ; siège du mécanisme de production, des meules et des essences. Dans certains cas, ce dispositif est surmonté d’une cave maçonnée qui sert à stocker de la céréale ou de la farine.
Les moulins à pivot sont plus courants dans le nord de la France. Plus précisément, vous les trouverez en Picardie, dans les plaines de la Beauce et dans les régions de Nord Pas de Calais. Vous découvrirez cependant d’autres plus à l’Est du pays, au Cap Sizun et sur l’île d’Ouessant. Notez toutefois que dans les régions du Finistère, les chandeliers sont construits avec des versions plus petites.
Le moulin à tour
Bien que l’architecture de ce dispositif varie d’une région à une autre, il demeure le moulin le plus répandu dans l’hexagone. Généralement, il possède un corps en brique ou en pierre sur lequel une toiture pivote seule à 360°. Celui-ci abrite notamment la lanterne, le rouet et les ailes qui assurent son fonctionnement adéquat. Les moulins à tour disposent aussi d’une guivre placée à l’arrière qui sert à actionner les ailes et levier d’intérieur.
Dans les cas où le moulin est très grand, les fabricants fixe en hauteur un moulinet. Le rôle de ce dernier étant d’orienter le dispositif dans le sens du vent sans une intervention humaine. Comme mesure de précaution, deux portes sont entreposées de part et d’autres des ailes pour empêcher le vent d’emporter le meunier. Toutefois, dans les régions où le sens du vent dominant est presque unique, une seule porte est requise.
La silhouette du moulin à vent comme souligné précédemment varie suivant les régions de France. Dans le septentrion à titre indicatif, vous aurez plus à faire avec des dispositifs hauts dotés à certains endroits de galerie. La fonction principale de cette dernière est de faciliter la rotation et les tours des ailes. Dans les Provences, par contre, ce dispositif est doté d’un toit faisant des mouvements de 360° sur une crémaillère.
Dans les régions de Bretagne, les moulins à tour ont une base plus étroite que le haut en granit. C’est d’ailleurs à cause de cette silhouette qui lui a valu l’appellation « moulin grosse tête ». En pays de Loire, en outre, ils sont construits en plusieurs niveaux pour obtenir une meilleure exposition des courants d’airs.
Le moulin Cavier
Le moulin Cavier est une exclusivité de la région d’Anjou en France. Pour de nombreux spécialistes, il est considéré comme le modèle qui peut se substituer à la fois aux deux précédents. En matière de composition, il possède une hucherolle ; fait en cage de bois et d’une tour maçonnée avec du schiste. Dans certains dispositifs, ce dernier est accompagné des meubles pour assurer la bonne marche des mouvements de coordination. Sur la tour, le hucherolle réalise des mouvements de pivot à 360°.
Au sol, l’architecture du moulin Cavier est prolongé par une galerie voûtée ; qui permet d’accéder à la base du pivot. A cela s’ajoute un remblai de terre consolidé servant à dissimuler la base de la tour. Par le passé, ce dispositif était conçu avec des systèmes de régulation qui servaient de logement à un meunier et toute sa famille. Cette conformation particulière permet à celui-ci d’accéder à la cage de bois afin d’orienter plus convenablement les ailes du moulin.